FRANCOISE MOREUX AU PHENIX

Une conférence qui nous semble intéressante aura lieu par zoom le mardi 18 mai à 18h organisée par la librairie le Phénix.
Françoise Moreux présentera son livre intitulé  »RevolueChine : Taiwan-Pékin 1970-1982 » aux édition du Non-Agir.

Pour y participer à distance il vous suffit de vous inscrire à l’évènement sur la page du site de la librairie (https://www.librairielephenix.fr). Le jour de l’événement vous recevrez un lien qui vous permettra de rejoindre la rencontre sur Zoom à l’heure dite.

Présentation par le Phénix :

La Révolution culturelle qui a enflammé la Chine pendant dix ans (1966-1976) a suscité une insatiable curiosité, voire fascination, d’autant plus grande que les témoins étrangers y étaient rares. Le pays refermé sur lui-même a suscité les rêves les plus fous, parmi nos concitoyens notamment, les courants maoïstes ayant leur heure de gloire en France. C’est précisément en 1966 que Françoise Moreux commence l’étude du chinois aux Langues’O. Mais ce n’est pas la politique qui guide son choix, c’est une aspiration beaucoup plus ancienne et profonde.

Cette petite Berrichonne nourrit depuis toujours un désir de Chine, ses parents et ses camarades d’école le savent bien. De quelle Chine rêve-t-elle ? Ses aspirations seront confirmées, lors de sa première année d’université clermontoise, par la rencontre de la musique chinoise et la découverte des idéogrammes. Aucun obstacle ne pourra plus alors l’empêcher d’aller à Paris apprendre la langue et d’embrasser la civilisation chinoise.
En 1970, titulaire de licence et maîtrise, désirant devenir journaliste, elle voudrait bien voir enfin cette Chine de près et, si possible, y vivre. Les universités de RPC sont fermées ou troublées par la Révolution culturelle. Elle s’inscrit alors à l’Université Zhengda de Taïwan où elle restera deux ans. Cependant, toujours désireuse d’aller en Chine (RPC), elle rentre en France et cherche par tous moyens à se faire engager par une entreprise, puisque les relations internationales reprennent timidement.

Air France, ayant un besoin ponctuel et urgent d’une personne parlant couramment chinois et surtout disposée à vivre à Pékin dans les conditions du moment, lui permettra de se rendre et de vivre à Pékin. D’abord sous contrat à durée limitée, puis intégrée à la compagnie, elle sera expatriée en Chine jusqu’en 1982 et poursuivra sa carrière jusqu’en 2007 au sein de la compagnie.

Si actuellement vivre en Chine est presque banal, pour les jeunes qui y font des stages de fin d’études ou les moins jeunes qui sont expatriés par leur entreprise, il convient de ne pas oublier dans quel état se trouvait ce grand pays une génération après la création de la République populaire de Chine par Mao Zedong. 1949 marquant la fin de la guerre civile et la scission définitive entre « blancs » et « rouges ». Tchang Kai-shek, enfui sur l’île de Taïwan, se promettait alors, au nom d’une seule et vraie Chine, de reconquérir le continent.

Dans les années 70, la situation n’a pas encore véritablement changé, puisque les deux leaders sont encore en vie. Les douze années (1970-1982) au cours desquelles Françoise Moreux était sur place constituent une période-charnière marquée par un début d’ouverture avec des coups de freins aussi soudains et violents que l’avaient été les accélérations vers une sorte de normalisation, ne parlons pas encore de démocratie.
Les campagnes politiques successives, assorties de « liquidations » plus ou moins violentes, et un peuple encore misérable ne pouvaient laisser présager qu’un demi-siècle plus tard, le pays en plein essor rivaliserait sérieusement avec les États-Unis.
Oubliant ou occultant les périodes difficiles, les Chinois se sont engouffrés dans ce monde nouveau et les mauvais souvenirs se sont estompés. Les récits de cette période (jeunes instruits envoyés à la campagne par exemple) abondent maintenant dans la littérature chinoise. Le temps d’une ou deux générations est nécessaire pour témoigner et c’est un sentiment similaire qui a poussé Françoise Moreux à raconter cette Chine à la rencontre de laquelle elle avait accouru, libre de toute idéologie, guidée exclusivement par un amour inconsidéré.

Restée fidèle à cet amour, même si elle a dû admettre qu’elle était et resterait une étrangère waiguoren, elle a repris ses notes personnelles et son courrier pour nous permettre de partager presque au jour le jour son expérience singulière, illustrée par de nombreuses photos.